L'ART-trose l'autre journal de danse
L'ART-trose comme l'expression d'une crainte de voir la danse s'enfoncer dans les méandres d'un individualisme dévastateur où nos langues seraient engluées dans la peur maladive du "qu'en-dira-t-on". Cette initiative est un cri d'amour, une main tendue qui souhaite sortir un peu la danse de son mutisme et apporter des couleurs à ce tableau vivant, participant ainsi à son essor et à sa diversité. Extrait éditorial du n°0 / Mars - Avril 1995. L'ART-trose 20 ans après, 1 numéro anniversaire exceptionnel pour... dès qu'on est prêt !...
1er août 2015 : Appel d’air
Soyons clair, vous redemander d’écrire sur vos expériences, à vous danseuses et danseurs de tout poil, c’est pour nous qui dansons, jauger de là où nous en sommes de nos droits, de nos mises à pieds, de nos “j’en ai plein le dos” pour rester poli, de constater de nos grands écarts avec les uns et les autres, de ce envers quoi il faut se demi plier, de ce qui se développe en petit pas, de ce qui est soutenu en entre chats, de ce que vous voyez émerger en grand jeté ou ce qui donne envie de s’insurger en retiré. Qu’il y est ou qu’il s’agisse d’une première, d’une seconde d’une troisième ou d’une quatrième fois à coup de pieds, il ne s’agira pas de dégager mais d’engranger une somme de témoignages en petits battus et que la cinquième soit moins douloureuse une fois que c’est dit et surtout écrit.
La danse que nous menons à l’ART-trose en duo, trio ou quatuor ou en groupe élargie est aussi celle qui intègre le participatif, le coupé jeté en manège. J’oubliais le déboulé d’humeur qui est souvent révélateur, dénonciateur des conservatismes, des exploiteurs dont les collectivités publiques locales ou territoriales sont parfois complices, des petits coups en douce, des glissades en dehors des clous, et des chasseurs de têtes et de culs en chaussons roses. C’est promis on vous remettra une couronne.
Jean-Jacques Sanchez
27 août 2015 : Plonger dans ce qui se fait aujourd’hui
Plonger dans ce qui se fait aujourd’hui,
autant dans les nouveaux courants esthétiques
ou les contre-courants,
que dans la manière de vivre aujourd’hui la danse,
chercher les nouvelles formes d’existence de l’art chorégraphique,
interroger la jeune génération sur les écueils et les bienfaits de plonger dans la danse,
relater les réflexions des autres générations
sur les années passées,
sans tomber dans un simple constat ou bilan
des échecs et des succès,
regarder d’une manière positive, pertinente et impertinente
la situation de la danse,
réfléchir sur la place de la danse,
sur la nécessité d’un travail sur le corps dans la société...
Prendre le temps de la rencontre.
Prendre le temps de l’écriture.
Prendre le temps de comprendre, de sentir.
Prendre le temps de ne pas être dans une actualité médiatique. Prendre le temps de laisser une parole surgir.
Frédéric Werlé
30 avril 2016 : Anniversaire
Bonjour à toutes et à tous,
On le fêtera l'anniversaire de l'ART-trose c'est sûr, mais quand, cela nous ne le savons pas encore clairement, ni distinctement. La disponibilité et l'énergie à déployer, les économies à cueillir afin de redonner et partager les paroles et traces du danseur 20 ans après, dans une édition imprimée et distribuée nationalement, n'est pas chose facile en cette période déficitaire à tant de niveaux.
Même pour l'autre journal de danse, nous n'échappons pas aux difficultés économiques, aux faits du prince, à la peur systémique des acteurs chorégraphiques (dans leur grande majorité) à écrire et prendre part aux expressions communes, réalistes et concrètes des (dis)fonctionnements (in)égalitaires de nos systèmes organisationnels.
Pourtant toutes et tous nous avons conscience que rien ne va plus, que les jeux sont faits et les règles défaites. Combler les failles ne suffit plus à remplir les cratères d'injustice, il faut rompre, nommer, refonder les critères des êtres ensembles.
Nous sommes toujours là et même en toute discrétion, nous œuvrons dans des rythmes perturbés, presque imperceptibles, mais nous ne lâchons rien... Continuons à inventer, (re)enchanter le monde.
A bientôt avec vous
Philippe Madala