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Serge Ricci, sa contribution à la lettre ouverte jazz

Serge Ricci danseur, interprète, chorégraphe, professeur, comédien, retraité, apporte sa contribution à la lettre ouverte aux danses jazz !
La danse jazz a toutes les ressources nécessaires pour prétendre et imaginer une meilleure reconnaissance institutionnelle, pourtant sa visibilité est bien en dessous de son existence.
Serge Ricci : De toute évidence la danse jazz a toutes les ressources nécessaires pour prétendre et imaginer une meilleure reconnaissance et je soulignerais de prime abord déjà une reconnaissance que l’on n’a jamais voulu lui octroyer vraiment, celle de sa créativité, de la création.
         Certains créateurs notamment de ceux qui apparaissent dans les années 80 ont été « suivi » mais pas régulièrement, par saupoudrage de temps en temps enfin bref en alternance. La visibilité n’était pas suffisante, la reconnaissance quasis inexistante.
         Considéré autrement le mot alternance va bien à la danse jazz, il pourrait illustrer son tracée, son histoire, son rayonnement mais aussi mettre en perspective les différents aspects riches et multiples qui nous ont permis à travers cette danse de se reconnaître d’une filiation, d’engendrer, de créer, de fédérer et de continuer à exister.
         Il y a régulièrement revenant des décideurs cette logique de la binaire quelque peu réduite qui voudrait que d’un point à un point on trace un trait, entre deux rives ont construit un pont, entre deux sons il y a un balancement de droite à gauche...
         La danse jazz dans son entièreté nous rappelle qu’un trait c’est aussi une multitude de points, qu’entre deux rives il y a d’abord la notion du passage de la transition et entre deux sons indépendamment d’un balancement léger il y a la fertilité de l’ondulation et ainsi s’inscrit plus amplement un rythme ternaire, fécond, universel, notre respiration celle de l’autre, des autres.
         De ça et de bien d’autres valeurs la danse jazz est porteuse, elle façonne une attitude, donne un ton, dynamise des façons de faire et de s’insérer dans un principe de socialisation, d’existence et de vivre ensemble.
         D’une danse, l’alternance nous restitue l’annonce d’un mouvement ternaire mais ici elle ne se caractérise pas seulement par un rythme, une musicalité mais plus largement dans la façon qu’elle a de s’initier dans nos modes de vie, nos façons de faire, d’agir et de respirer.
         De mémoire et de mon ressenti cette expérience de la danse jazz nous invite à dynamiser nos parcours en suivant différents courants propices à générer de multiple orientations qui m’ont au fil du temps personnellement caractérisé. Un apprentissage qui m’a permis de m’identifier et d’être identifié en tant qu’interprète dans le milieu de la danse.
         Alors la danse jazz ce serait le parent pauvre de la danse car elle a fauté d’être trop commercial ou je ne sais quoi encore.
         Qui est qui dans ce système pour dire ce qui est trop ou pas assez ?

Oeuvrer coopérativement pour la danse jazz en France ! Être en capacité d'établir ensemble, un cahier des missions et des charges tourné vers une digne identification, légitimation et donc mémoire des spécificités et diversités de la Danse Jazz ?
Serge Ricci : De premier chef c’est déjà une belle mise en œuvre de vouloir faire ressortir des valeurs, de créer une visibilité, de donner du corps à un courant en danse qui en dehors de son aspect pédagogique est resté à la marge.

Ce n’est pas simplement une question de reconnaissance ou de revendications (même si ça le reste profondément) mais ce serait par exemple une grande occasion d’activer les forces vives entre l’histoire, ce qui a existé de notre époque, le présent créatif et la création en devenir.,.

Sur le plan de la création
         Nommer répertorier ce qui ont participé au mouvement de la création sur le territoire en danse jazz 
         Et ce qui continu à faire des créations et à s’inscrire dans le paysage.
         Nommer répertorier ceux qui sont émergents, ceux qui participe à un présent créatif.
         De quel façon procède les jeunes créateurs aujourd’hui pour se donner de la visibilité, des moyens ?
         Quelle relation la jeune création développe avec les institutions ?  
         Comment font ils ?
         Où se produisent ils ?

Œuvrer coopérativement cela reste une démarche difficile, complexe mais qui malgré tout m’a paru réalisable lorsque le moment venu nous donnions plus d’importance aux moyens plutôt qu’à un objectif fixé. La notion de débats de partage et de questionnement reste salutaire, l’utopie fait partie de nos vies, de nos métiers et c’est aussi de ça que nous nous sommes construit et avons avancés.

         Il n’est pas ici et la question ne sera pas de simplifier le monde, ni de proposer l’édification d’un musée, mais de trouver une place parmi les choses qui nous ignorent mais dont nous avons besoin tout autant que nous avons besoin de nous mêmes.


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