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Réflexion.s autour du pouvoir et du mépris de classe - décembre 2020

I/ Pouvoir

Quelques définitions pour partager mieux de quoi l'on cause. Commençons par les définitions de Pouvoir - verbe transitif - Avoir la possibilité de (faire qqch.). Avoir le droit, la permission de (faire qqch.). Risquer de se produire. Exprime un souhait. Être capable, être en mesure de faire (qqch.).

Sens - Etymologie : du latin populaire potere, pouvoir.
> Sens 1 Le pouvoir est la faculté, la capacité, la possibilité matérielle ou la permission de faire quelque chose.
Sens 2 Le pouvoir désigne la capacité légale de faire une chose, d’agir pour un autre dont on a reçu un mandat. Exemple : Fondé de pouvoir(s) d’une société. Le pouvoir est aussi l'acte décrit par lequel on donne à quelqu'un le pouvoir d’agir en son nom ou de le représenter. Synonymes : mandat, procuration.
Sens 3 Le pouvoir est l'ascendant, l'emprise, la domination qui sont exercés sur une personne ou un groupe d'individus. Il peut être physique, moral ou psychologique. Il permet à un individu ou à un groupe d'appliquer, de faire exécuter ou d'imposer, éventuellement par la force, des décisions dans des domaines très variés (culture, économie, politique…)
Sens 4 Suivi d'un qualificatif, le pouvoir désigne une aptitude, une propriété d’une substance ou d'un corps. Exemple : le pouvoir réfléchissant d'une surface.
Sens 5 Le pouvoir désigne les formes d'autorité au sein d'un Etat, comme les trois pouvoirs : législatif, exécutif, judiciaire. Les pouvoirs publics sont les autorités constituées.
Sens 6 Le pouvoir politique est l'autorité souveraine, le gouvernement d’un État. C'est la puissance politique qui gouverne un État, autorité à laquelle est soumise chaque citoyen. Le niveau de démocratie, terme qui signifie étymologiquement "pouvoir du peuple", dépend de qui détient le pouvoir, la façon dont il a été obtenu et dont il peut être perdu.

Définition juridique du pouvoir : Le pouvoir c'est la capacité dévolue à une autorité ou à une personne, d'utiliser les moyens propres à exercer la compétence qui lui est attribuée soit par la Loi, soit par un mandat dit aussi "procuration". Bien qu'il faille distinguer le pouvoir et la compétence, la pratique ne fait pas toujours cette distinction, parce qu'il est évident que sans pouvoir pour l'exercer, la compétence ne serait pas déléguée. Le mot "pouvoir" est également utilisé pour désigner le document par laquelle la personne qui mandate convient avec une autre, le mandataire, de lui donner une compétence pour réaliser un acte juridique à sa place. On dit "pouvoir", "mandat" ou "procuration" et quelquefois, bien que ce mot se réfère à une autre institution juridique, "délégation"...
Cette dernière définition est particulièrement inspirante
"Le pouvoir correspond à l'aptitude à agir de façon concertée."
Hannah Arendt - Du mensonge à la violence, 1972
Dans la façon d'exercer ou d'organiser le.s pouvoir.s, c'est la structuration et ses articulations qu'il nous faut changer ; pouvoir pyramidal ou coopératif ? On commence comment ? quand ?

La structure et le modèle sont indissociables. Le capitalisme néo-libéral décomplexé nous oblige presque inconsciemment à obéir aux structures pyramidales. L'association 1901 dont nous usons presque tou.te.s est un modèle pyramidal, même avec les meilleurs statuts que nous pourrions choisir. Elle est tout autant une forme d'entreprenariat libéral avec à sa tête une direction unicéphale ou bicéphale au meilleur des cas.
L'entreprise coopérative est une des solutions du travail partagé, de la richesse des identités et singularités et surtout d'un développement économiquement et écologiquement plus soutenable. La coopérative, par ses régles, cadres, donc pouvoirs et démocraties, permet plus de souplesse dans l'investissement de ses associés et ouvre plus simplement les cooptations et paliers d'actions à différents niveaux de la structure.

Idéologie + Idiologie + Déontologie
> Une idéologie est un système prédéfini d'idées, appelées aussi catégories, à partir desquelles la réalité est analysée, par opposition à une connaissance intuitive de la réalité sensible perçue. De tels systèmes considérés comme idéologiques existent dans les domaines politique, social, économique et religieux. Une idéologie est souvent la dimension culturelle d'une institution sociale ou d'un système de pouvoir. Une idéologie est typiquement imposée d'autorité, par un endoctrinement (enseignement) ou de façon imperceptible dans la vie courante (famille, média). Une idéologie dominante est diffuse et omniprésente, mais généralement invisible pour celui qui la partage du fait même qu'elle fonde la façon de voir le monde.
> Idiologie : en philosophie, connaissance de l'individu par découverte de ses particularités
Déontologie : Ensemble des règles et des devoirs régissant une profession.
II/ Mépris de classe

Une sorte de mépris de classe... Pourquoi existe-t-il même à gauche cette méprise du bon ou du mauvais CV, de cette sensation d'obligation d'une labellisation des soi-disant « pères fondateurs » dans son parcours et chemins de vie ? C'est une posture commune dans le milieu de l'art et de la culture, si je n'avais pas à mon actif, mon showbizz médiatique chez Redha, ma participation en 1989 à la création de la pièce « Noces » de A. Preljocaj et autres chorégraphes avec qui j'ai été interprète, D. Larrieu pour n'en citer qu'un, je n'aurais jamais pu avoir accès si facilement à des rendez-vous à la DMDTS (Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles) à l'époque rue Saint Dominique (devenu Direction Générale de la Création Artistique - DGCA), je n'aurais jamais pu créer feu l'ART-trose, ladanse.com à Paris et mes articles et prises de positions n'auraient pas non plus été lu, commenté, critiqué, invité parfois par les leaders d'opinions et les membres de la baronnie institutionnelle de la danse. 

La co-fondation des Acteurs Chorégraphiques en région PACA et ses pratiques du travail et d'élaboration coopérative et collective d'une pensée partagée, ont fait le reste. J'ai appris ici, de façon empirique, au combien la diversité des parcours et des êtres étaient d'une richesse indispensable pour une parole en commun. Ça n’a pas été facile, la concrétisation des actes choisis réclamant des négociations et une entente collatérale et respectueuse de l’Autre dont le travail de tou.te.s ; mais les années passant depuis 2007, nos correspondances, liens et mutualisations se sont renforcés, mais aussi l'écoute, la franchise, la fluidité, la confiance... et toutes les facilités à la réflexion en commun se sont épaissies. Nous pouvons compter les uns sur les autres à l'endroit de défendre une politique démocratique souhaitée en observations, analyses et propositions tout en respectant nos singularités et nos identités. Cette expérience est au plus proche de ce qui fait l’essence de l’éducation populaire, créer de la pensée à partir d’expérimentations communes.

C'est nourricier, formateur humainement d'une part et absolument indispensable afin de ré-inventer et expérimenter des gouvernances de représentativités, de gestions et d'actions réellement coopératives. Notre monde crève des gouvernances pyramidales et de ces quelques hommes les plus riches du monde qui seuls décident des choix pour notre planète. Si nous ne savons pas ou ne pouvons pas nous-même, à notre propre et personnelle échelle, expérimenter et partager les pouvoirs, les décisions, les choix autrement pour l'intérêt général, alors n'espérons rien de notable en changement remarquable. Pour s'impliquer, il faut être respecté, reconnu quelque soit sa classe sociale et ses responsabilités propres, sinon les résultats seront décevants et médiocres, comme avant...

Philippe Madala - 24 février - 20 décembre 2020
(...) Reste à établir la conversation. Ça ne sera pas facile parce que des enjeux de pouvoir, d’argent, de notoriété contribuent fortement à l’arthrose du système. Parce que tous ceux et tout ce qui contribue à l’empire de l’histoire unique vont se débattre, et de bonne, et de mauvaise foi. Le réseau n’est pas une assemblée parlementaire où on vote à la majorité. Il reconnaît, accorde et respecte les fonctions singulières et non hiérarchisées. Cette mise en conversation n’est pas une responsabilité des pouvoirs publics. Elle doit être réglée et mise en œuvre par la société elle-même, notamment avec la communauté artistique dont c’est une des responsabilités, mais pas elle seule. L’action politique et associative elle aussi est convoquée, non pas l’action représentative des élus, qui y participeront à titre de citoyens, mais par exemple et sans exclusive celle des organisations politiques ou associatives et des militants. Mis en œuvre, un tel projet placerait la question culturelle au cœur de l’action et de la pensée politiques, non dans les mots, mais dans les faits. Extrait de REFONDER LES POLITIQUES CULTURELLES PUBLIQUES - 6 JUIN 2016 / JEAN-LOUIS SAGOT-DUVAUROUX

Liens
Le Commonscamp : imaginer la ville en commun ! - Qu’est ce que le municipalisme ?
Commons Camp - Grenoble - 2018 - Webdoc Faire la ville en commun
Le mépris de classe, l'instrument des dominants quand leur pouvoir est menacé - Gérard Noiriel Historien, spécialiste de l'immigration, directeur d'études à l'EHESS, auteur du livre "Une histoire populaire de la France" - LES BLOGS  Le Huffington Post 09/03/2019
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