la danse porte conseil n°1 Marseille mes retours
Bonjour, Quatre semaines après le n°1 de « la danse porte conseil » à Marseille le 29 mars dernier, Je, tu, il.s, elle.s, nous, c'est quoi ce NOUS ? A partir des arts chorégraphiques et connexes, Un appel à manifeste, à nous manifester !
Je
vous devais à minima mes retours après avoir inondé
vos boîtes mail d'appel du pied, et forcé la main diront certains
même ! Ce n'est pas un compte-rendu. Ces retours je les partage en 3 parties : la première, le mail envoyé
à chaud aux participants la nuit même après la rencontre du 29
mars, la seconde pour partager les constats de mon impuissance et la
troisième pour faire amende honorable.
Part
1
Mail
du 30 mars 2019 aux 9 autres participants
Christophe
Haleb, Christophe Le Blay, Anne-Marie Chovelon, Héléne Ferracci,
Michaël Allibert, Bertrand Lombard, Sandrine Julien, Didier Mayemba,
Marc Vincent :
Bonjour
à toutes et tous,
Très
content de vous avoir retrouvé ou trouvé en ce 29 mars 2019 à Dans
les parages. Tout d'abord merci à Christophe Haleb et La Zouze pour
son accueil perfect pour
une rencontre humaine de qualité.
Mitigé
ou confus plutôt est ma sensation, perception, mon ressenti de cette
reprise en face à face, je mesure plus encore la difficulté à
envisager, re-expérimenter, proposer une parole, un cri, des mots,
un langage ou une communication ensemble, ce NOUS à partager en 2019
?
Confusion
et complexité accrues pour un espace commun ou « partagé »
en ère Macron, du comment et qu'est ce qu'on exprime, sous quelle
forme, à partir de quel fond (ou base), pour et avec qui ?
Putain c'est rude ! Passionnants et riches nos échanges et
écoutes comme toujours, mais anguleux et méritant de vous lire sur
la et les perspectives de ces « danse porte conseil » de
votre point de vue.
Je
termine mon premier feed-back par 2 emprunts, des extraits de la
contribution de Véronique Albert :
« Je
me demande contre qui se révolter quand ceux qui ont le pouvoir
l’argent sont à ce point corrompus. Des lignes encore... La
société est en mouvement, même si le dialogue peine à se faire...
Faut il organiser un séminaire sur la fatigue ? Le capitalisme
épuise les hommes... »
Et
le SMS de Frédéric Lescure reçu à 11h le matin du 29 mars : «
Entendu à la radio ce matin... Le véritable défi auquel
est confronté l'humanité ce n'est pas le changement climatique, la
disparition des espèces, la crise des migrants ou la prochaine crise
financière... Non. Le défi c'est notre capacité à nous réunir et
créer la dynamique collective pour imposer les changements dont tout
le monde a reconnu l'urgence. Bon travail les ami.e.s »
Merci
à vous de ce moment, a vous lire et vous revoir.
Philippe
Madala 30 mais 2019 - L'Estaque
Part
2
Après
ce mail uniquement 2 courriers ont été échangé en retour, un
constat d'une difficulté après quatre semaines passées:, nous
n'arrivons plus à partager des notes des singularités de
chacun.e.s, afin de rendre trace d'un commun. Pourtant durant la
journée sont évoqués manifeste, slogans, vidéos témoins,
communiqué, tracts... de nombreuses pistes sont traversées et
circulent autour de la table du matin. Puis pose déjeuner et
échanges en plus petites individualités, reprise l'après-midi
autour d'une autre grande table toujours à dix, jusqu'à 17h30, 18h.
Constat,
nous n'arrivons plus à définir, envisager, une écriture en commun
dans un assemblage de nos singularités. Les constats, mises en
commun et débats sont toujours optimalement partagés, des actions
et des actes à générer sont énoncés, proposés mais peu
convaincants et enthousiasmants par l'ensemble des 10 participants.
Un constat du que faire, ou dire ou écrire pour se manifester à
notre endroit ? Je ne le sais pas plus que vous en fait, mais
sans vous aucune imagination coopérative n'émerge. Constat
également qu'avec six d'entre nous sur les dix participants, étions
du dit « canal historique des AC PACA depuis 2007 », la
mayonnaise n'a pas pris pour autant !
Part
3
La
faute à personne, à tout le monde, à tous, à moi, aux autres...
au poids de ce monde en folie... Un sauve qui peut dont je ne
m'arrange que très péniblement, c'est la vie, ce temps à l'orée de 2020 pointant.
Je
partage également puisque à propos et afin de faire amende
honorable, des échanges privés récents un peu trop caustiques avec
Daniel Larrieu à propos de l'initiative « la danse porte
conseil ». Même si je reconnais avoir écrit dans
l'impulsivité qui me caractérise et qui a pu être reçu pour de
l'irrespect. Le SMS « Quand tu en auras fini avec ta haine
des autres », à mon endroit, fort et violent, c'est
vrai que je n'ai pas été tendre en donnant mon avis, mes points sur
les « i » à l'endroit de Daniel avec qui j'échange
depuis fort longtemps (bien rare dans notre microcosme). Mais à ces dernières missives, je répondais mes désaccords, exaspérations
à nos impossibilités, même si je dois reconnaître avec recul et
humilité que son analyse est défendable et respectable :
« Comme
agitateur, que tu es, pour la bonne cause, depuis le temps que l’on
tente : rassemblement, prises de conscience, réalisme, rapprochement
politique, social - d’autres parlent de tout cela mieux que moi -
je me posais la question en te lisant. Si nous nous étions trompés?
Si
cette idée de rassemblement, de prise de paroles commune, de dire au
nom d’une communauté, d’agir, tous ces efforts faits depuis des
années, si tout cela était vain! »
Les anciens modes sont en effet vraisemblablement vains, puisque les dialogues de sourds font légions entre citoyens et dirigeants, entre nous aussi acteurs chorégraphiques, ils font pâles figures ! Mais « Qui aime bien châtie bien », ce proverbe doit son origine aux philosophes stoïciens de l'ancienne Grèce qui émettaient cette opinion que : Aimer et battre ne sont qu'une même chose, un peu SM comme concept !
C'est
aussi comme disputer emprunté
au latin classique disputare
(proprement
: mettre au net après examen et discussion [putare, puto]) «
examiner; discuter, raisonner ».
Peut-être
le temps d'autres retrouvailles, façons d'imaginer du commun ou pas,
le temps d'un roulé-boulé ou d'un manège infernal et aspirant
d'une civilisation au bout du rouleau.
Au
plaisir de vous !
Remerciements et compléments : Tout d'abord grand merci à Christophe Haleb et La Zouze pour leur accueil top perfect, des conditions optimales pour
une rencontre humaine de qualité et aux dix acteurs chorégraphiques réunis autour de la table de 10h à 18h : Christophe Haleb, Christophe Le Blay, Anne-Marie Chovelon, Héléne Ferracci, Michaël Allibert, Bertrand Lombard, Sandrine Julien, Didier Mayemba, Marc Vincent, Philippe Madala.
En amont de ce rendez-vous, nous avons proposé une synthèse des réponses au questionnaire, ainsi que les documents suivants en ressources : Manifeste UFISC pour une autre économie de l'art et de la culture / Manifeste pour une politique d'éducation artistique / Un Climat de Changement - Contribution au grand débat national / Association des Chercheurs en Danse : Appel à contributions n°8 de la revue Recherches en danse : Danse(s) et populaire(s) / Le Monde diplomatique - Manière de voir #164 Avril-Mai 2019 : Tous populistes !
Ailleurs :
Merci
à Patricia Ferrara pour son Billet
d’humeur : paysage chorégraphique mineur sur le site de
Chorégraphes associé.e.s,
éclairant, engagé, en juste distance et conscience et si libre.
Rare, tout mon respect.
Les
cafés de SystèmeD(anse) le retour, le vendredi 3 mai prochain au CCNRB de Rennes,
toujours sans programme énoncé ni compte-rendu des précédents
cafés !